La vie dâun contrat dâassurance nâest jamais « un long fleuve tranquille ». Au cours de sa durĂ©e de validitĂ©, toutes sortes dâĂ©vĂ©nements peuvent arriver, heureux ou malheureux, lĂ©gers ou graves. En toutes circonstances, lâassurĂ© a des droits et des devoirs, quâil doit connaĂźtre pour optimiser les garanties prĂ©vues par son contrat.
Sommaire
L’assureur augmente les cotisations
Lorsque le contrat dâassurance comporte une clause de « rĂ©vision des cotisations », lâassureur a le droit dâaugmenter ses tarifs. DĂšs que lâassurĂ© prend connaissance de lâaugmentation, il dispose dâun dĂ©lai de 15 jours ou un mois, selon les contrats, pour demander par lettre recommandĂ©e la rĂ©siliation de son contrat pour cause dâaugmentation des tarifs.
Dans ce cas, le contrat prend fin un ou deux mois aprĂšs la date dâenvoi ou de rĂ©ception de la lettre (toujours selon les contrats). Lâassureur peut exiger le paiement de la partie de cotisation due au prorata de la pĂ©riode dâassurance dĂ©jĂ Ă©coulĂ©e mais calculĂ©e selon lâancien tarif.
Si le contrat ne comporte pas de clause de rĂ©vision des cotisations, lâassureur nâa pas le droit de modifier son tarif sans lâaccord de lâassurĂ©. Dans ce cas, lâassurĂ© peut refuser lâaugmentation de cotisation et exiger de payer lâancien tarif. Mais, dans cette hypothĂšse, câest lâassureur qui a le droit de rĂ©silier le contrat Ă lâĂ©chĂ©ance annuelle suivante.
L’assurĂ© demande une extension de ses garanties
Lorsquâun contrat dâassurance prĂ©voit de couvrir certains risques et que lâassurĂ© souhaite Ă©tendre cette couverture Ă dâautres risques ou Ă dâautres personnes, on parle dâ« aggravation du risque » (article L. 113-4 du Code des assurances). Dans ce cas, la loi autorise lâassureur soit Ă rĂ©silier le contrat, sâil refuse dâassurer ce nouveau risque, soit Ă augmenter le prix de la cotisation dâassurance.
De son cĂŽtĂ©, l'assurĂ© dispose de 30 jours Ă compter de la notification des nouvelles conditions, pour accepter ou refuser le nouveau tarif. Sâil le refuse, il peut demander soit Ă revenir aux termes du contrat prĂ©cĂ©dent, soit Ă le rĂ©silier et Ă changer dâassureur. Le courrier de lâassureur doit rappeler lâensemble de cette procĂ©dure.
LâassurĂ© demande une diminution de ses garanties
Lorsquâun assurĂ© change de situation et que les risques quâil souhaite couvrir sont moins importants quâavant, il sâagit au contraire dâune diminution du risque. Dans ce cas, lâassureur doit diminuer le montant de la cotisation. Sâil refuse, lâassurĂ© a le droit de rĂ©silier le contrat. Et dans ce cas la rĂ©siliation prend effet 30 jours aprĂšs la dĂ©nonciation faite par lâassurĂ© (article L. 113-4 du Code des assurances).
L’assurĂ© fait une fausse dĂ©claration non intentionnelle
On parle de « fausse dĂ©claration non intentionnelle » lorsquâun sinistre se produit et que lâassureur dĂ©couvre Ă cette occasion que les informations donnĂ©es par lâassurĂ© pour Ă©tablir le contrat dâassurance Ă©taient erronĂ©es. Autrement dit lâassurĂ© a versĂ© un niveau de primes qui lui assuraient Ă une couverture inadĂ©quate par rapport au bien Ă assurer.
Dans cette hypothÚse, l'assureur a plusieurs possibilités, il peut :
- RĂ©duire son indemnisation en proportion du taux des primes qui auraient dĂ» ĂȘtre payĂ©es, si le risque avait Ă©tĂ© correctement apprĂ©ciĂ© ;
- Maintenir le contrat tout en augmentant les primes ;
- RĂ©silier le contrat, dix jours aprĂšs une notification adressĂ©e Ă lâassurĂ© par lettre recommandĂ©e avec AR. Mais dans ce cas il doit restituer la quote-part de prime dĂ©jĂ payĂ©e par lâassurĂ©, pour la pĂ©riode non couverte par lâassurance.
L’assurĂ© cesse de verser ses primes
Tout assurĂ© est tenu de rĂ©gler sa prime dâassurance dans les dix jours qui suivent la date dâĂ©chĂ©ance du contrat. Ă dĂ©faut, lâassureur envoie une lettre pour en exiger le paiement dans les 30 jours. PassĂ© ce dĂ©lai, si lâassurĂ© ne verse toujours pas sa prime, le contrat est suspendu pour encore dix jours .
Si un sinistre survient quand le contrat est suspendu, il ne sera pas pris en charge.
Le contrat est rĂ©siliĂ© si aucun paiement n'a Ă©tĂ© fait. Attention, mĂȘme si le contrat est rĂ©siliĂ©, la prime reste intĂ©gralement due : pour la percevoir, lâassureur peut poursuivre lâassurĂ© en justice.
Si l'assuré paie sa prime entre la suspension et la résiliation de son contrat, sa couverture entre en vigueur le lendemain du jour du paiement.
Lâexpertise prĂ©alable
DĂšs que lâassureur reçoit la dĂ©claration de sinistre envoyĂ©e par lâassurĂ©, il lui retourne un courrier, prĂ©cisant sâil nomme un expert des assurances pour vĂ©rifier les circonstances du sinistre et estimer les dommages.
Si les dommages reprĂ©sentent une somme peu importante, lâassureur nâa pas besoin dâexpertise prĂ©alable. Il demande Ă lâassurĂ© de faire Ă©tablir un devis par un professionnel et de le lui envoyer. Si le montant lui semble correct par rapport aux dommages dĂ©clarĂ©s par lâassurĂ©, lâassureur autorise la rĂ©alisation des travaux et verse la somme correspondante.
Si les dommages sont trĂšs importants, par exemple aprĂšs une tempĂȘte ou un cambriolage, pour les Ă©valuer, lâassureur a besoin dâune expertise prĂ©alable. Lâexpert des assurances se dĂ©place sur les lieux du sinistre pour constater les dĂ©gradations, vĂ©rifier les factures et les justificatifs, prendre des mesures et poser des questions. Ces informations lui permettent dâĂ©tablir un rapport dâexpertise, quâil envoie Ă lâassureur.
La contre-expertise
Lâassureur se base sur les conclusions de lâexpert des assurances pour calculer une indemnisation. Il envoie une proposition Ă lâassurĂ©. Ce courrier doit aussi lâinformer de ses droits Ă demander une contre-expertise et les modalitĂ©s financiĂšres de celle-ci.
Selon les contrats dâassurance, les honoraires du second expert sont soit Ă la charge de lâassurĂ©, soit pour partie Ă la charge de l'assureur.
AprĂšs les deux expertises, si les experts ne parviennent pas Ă un accord, un troisiĂšme expert peut ĂȘtre dĂ©signĂ©. Dans ce cas, ses honoraires sont partagĂ©s entre l'assureur et lâassurĂ©. Enfin, si lâassurĂ© continue Ă contester lâindemnisation proposĂ©e, il peut faire appel au mĂ©diateur de la compagnie d'assurances, puis, en dernier recours, au mĂ©diateur des assurances.
L’assurĂ© est responsable d’un grave sinistre
Lâassureur peut rĂ©silier le contrat dâassurance lorsque lâassurĂ© est Ă lâorigine dâun accident grave, par exemple sâil met le feu Ă un bĂątiment ou sâil conduisait un vĂ©hicule sans permis de conduire, ou en Ă©tat dâivresse ou encore sous lâemprise de stupĂ©fiants.
Pour ĂȘtre valable, cette possibilitĂ© de rĂ©siliation doit ĂȘtre inscrite dans le contrat dâassurance. Si lâassureur a le droit de rĂ©silier le contrat dâassurance Ă la suite dâun sinistre responsable, en retour lâassurĂ© a le droit de demander la rĂ©siliation de tous les autres contrats quâil a Ă©ventuellement souscrits auprĂšs de cette compagnie dâassurances.
Le refus d’assurance
Les assureurs ont le droit de refuser dâassurer une personne, un bien ou un vĂ©hicule, notamment lorsquâun assurĂ© sâest vu rĂ©silier son prĂ©cĂ©dent contrat pour cause de dĂ©faut de paiement ou dâaccident responsable trĂšs grave.
Pour autant, certaines assurances, comme la responsabilitĂ© civile, sont obligatoires et les personnes doivent pouvoir se conformer Ă la lĂ©gislation. Toute personne peut alors saisir le Bureau Central de Tarification (BCT), câest- Ă -dire une autoritĂ© administrative indĂ©pendante, composĂ© paritairement de reprĂ©sentants dâassurĂ©s et dâassureurs. Son rĂŽle exclusif est de dĂ©cider Ă quelles conditions un assureur peut ĂȘtre contraint Ă assurer tout de mĂȘme une personne alors quâil lui a opposĂ© un refus dâassurance.
Le BCT ne dĂ©signe jamais un assureur pour lui imposer un assurĂ© : câest Ă lâassurĂ© de trouver lui-mĂȘme un assureur.
La compĂ©tence du BCT se limite strictement Ă fixer la tarification de la garantie de responsabilitĂ© civile obligatoire. Il nâa aucune compĂ©tence en matiĂšre de garanties complĂ©mentaires.
Le médiateur des assurances
En cas de litige persistant portant sur un contrat dâassurance, la FĂ©dĂ©ration Française de l'Assurance (FFA) propose Ă tout assurĂ© une procĂ©dure de mĂ©diation.
Le recours au mĂ©diateur des assurances nâintervient quâen dernier ressort, comme alternative Ă un procĂšs. LâassurĂ© doit dâabord sâadresser au service clientĂšle de lâassureur, qui sâattache Ă rĂ©soudre le problĂšme. Si aucune solution nâest trouvĂ©e Ă ce niveau, lâassurĂ© soumet son cas au mĂ©diateur des assurances, dont les coordonnĂ©es lui sont communiquĂ©es par la sociĂ©tĂ© dâassurances.
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